Le 25/10/2016

Nicolas Chilard: " Je veux gagner l'or olympique à Tokyo 2020"

" Pour être un champion dans une discipline, il faut se voir et se visualiser champion", remarquait l'entraîneur du TC Quimperlé, en tennis, Philippe Huon. Ou une autre anecdote frappante, celle du tennisman quimperlois, Charles-Antoine Brézac répétant des discours de cérémonie protocolaire dans sa chambre d'enfant, au micro, à 7/8 ans. Nicolas Chilard, 19 ans, le judoka d'Ergué-Gabéric, possède cette obsession absolue de conquérir l'or olympique depuis ses débuts, à ses 5 ans, dans le judo au Kumo, à Croas Spern. 14 ans après, il n'a pas dérogé d'une ligne dans ses aspirations. Mieux, il les affirme maintenant au grand jour puisant dans cette quête ultime une source de motivation énorme. Vainqueur de sa première coupe d'Europe en -81 kg à Tampere, en Finlande, quelques semaines auparavant, il a intégré la structure prestigieuse de l'INSEP, l'institut du sport français, pour un contrat moral de quatre ans, jusqu'à Tokyo 2020.

Nicolas Chilard, vainqueur de sa première coupe d'Europe, à Tampere, début octobre.

Troisième de la coupe d'Europe junior, en mars, à Saint-Petresbourg, premier à Tampere en senior -81 kg, Nicolas Chilard a intégré le cercle fermé des 10 meilleurs judokas français en -81 kg. A l'heure de la succession de Loïc Piétry, le judoka tricolore sélectionné en -81 kg pour Rio de Janeiro 2016, la place de leadership est ouverte aux candidatures spontanées. Le Gabéricois arrive au bon moment dans un juste temps. " Je ne pensais pas gagner ma première coupe d'Europe senior pour ma première compétition en senior. Je gagne par forfait sur Benoît Colin. Mon objectif est de faire le maximum pour gagner ma sélection de Tokyo en 2020. Le plus gros est d'avoir la médaille d'or au Japon. Pour l'instant, je n'ai pas fait ce maximum. Il y'a tellement de pression, qui rend pratiquement impossible d'être hyper-bien, ce jour-là. C'est un titre qu'on peut avoir tous les quatre ans, qui représente tellement".

Cette foi, presque synomyne d'une romance totale, lui a été transmise dès ses premeirs pas à Ergué-Gabéric par ses deux professeurs, Pierre-Yves Stéphan et Serwan De Cognets. " Les premiers éducateurs ont un rôle essentiel dans notre amour d'une pratique. Sans eux, je ne serai sans doute pas là avec cette envie aujourd'hui". Dans cet emploi du temps millimétré avec deux séances quotidiennes, et des études pour un diplôme d'enseignant de judo, Nicolas Chilard, licencié dans un club francilien, revient avec parcimonie dans le Sud-Finistère se ressourcer en famille et enchaîner quelques séances supplémentaire au dojo de Cornouaile avec Nicolas Cloteaux ou à Penmarc'h. 

Compétiteur extrême ("Même aux cartes, aux jeux de société, je veux toujours gagner"), Nicolas Chilard met tous les moyens pour limiter le hasard en compétition. " Il faut jamais se reposer sur ses acquis. Quand on est jeune, on pense que le talent est inné. Je suis comme un acharné car au haut-niveau, le talent ne veut rien dire. Comme je haïs la défaite, même aux entraînements, je ne me lâche pas complètement car je ne veux pas tomber. Je ne m'accorde pas le droit de chuter, au grand dam de mes entraîneurs, je dois progresser dans cette fixation". La préparation mentale est aussi utilisée par Nicolas Chilard pour aller chercher ce surplus de confiance. " A l'INSEP, nous avons la possibilité de bénéficier de soutiens et d'écoute dans ce domaine. C'est proposé mais pas imposé. Je travaille avec une préparatrice mentale pour canaliser le stress en compétition et trouver des automatismes de pensée".

Dans sa quête du graal olympique, Nicolas Chilard tient à remercier ses partenaires, soutien moral et financier, qui croit en son projet sportif. " A 19 ans, c'est dur de rester dépendant de ses parents pour son autonomie financière. Je suis à la recherche de partenaires, qui comme Locarmor, ou Cuisine Bulto, à Quimper, peuvent limiter les coûts financiers. C'est lourd! Certaines compétitions sont prises en charge en totalité par la fédération mais sur d'autres, mes parents doivent m'aider pour financer les stages ou tournois". Dans cette série d'obstacles sur son chemin olympique, Nicolas Chilard croit en son étoile dorée d'être le premier Sud-Finistérien à gagner l'or olympique.

Christophe Marchand

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