Le centre Bretagne, 80% du territoire régional, 20% de la population, regorge de gens enthousiastes, compétents et passionnés. Un endroit débordant d'énergie, de simplicité, de richesse humaine, extrêmement solidaire, qui a réussi à faire d'une ville de 7.600 habitants, un endroit prisé et reconnu dans le monde entier pour son festival de musique. Alain Coïc, 45 ans, le nouveau référent de la formation du Qimper Kerfeunteun, est ancré à ce territoire dans sa commune de Maël-Carhaix. Même avec 1h30 de route quotidienne pour se rendre sur les hauteurs de Kerfeunteun, il ne coupera jamais ses racines. Son énergie est au service du projet du Quimper Kerfenteun, qui a étendu son objectif à horizon 2021. Malgré des freins au préalable, Alain Coïc, 14 ans conseiller technique des Côtes d'Armor, ne souligne rien d'une situation figée et inéluctable. Il puise sa croyance dans un travail, une attitude et un respect pour aspirer à faire revivre Penvillers, le week-end, à la fin de cette chaîne interne sportive. " Si on ne sort pas de notre zone de confort, on ne progressera pas". Athlète de haut-niveau en cross, toujours recordman du Finistère cadet aux 45 minutes (12,872 km), il sait la valeur de la persévérance et de la régularité pour arriver à la réalisation des objectifs.
Le fait de faire venir des techniciens extérieur à son territoire est un garant d'ouverture, une confiance à des gens qui auront forcément un regard différent de ceux qui à l'intérieur sont habitué à un discours commun ou homogène. Cet audit externe a été le ressort de l'ancien président du Stade Briochin, Guillaume Alanou, qui a transmis au printemps son rapport d'activité et objectif pour les prochaines cinq années pour le QKFC. Le Stade Briochin a fini sa convalescence en retrouvant une assise sportive plus conforme à sa taille et son historicité en Bretagne avec une montée en CFA 2 des joueurs de Sylvain Didot. Le QKFC entend suivre ce même chemin. "Quimper doit regarder vers le haut", confirmait le directeur de l'Académie du Stade Rennais, Landry Chauvin.
Le Quimper Kerfeunteun FC fait une confiance totale à deux techniciens réputés de la formation et du coaching senior avec la doublette Ronan Salaün et Alain Coïc. A charge de retrouver un haut-niveau régional en jeune et en senior, le club se recentre sur leur expertise pour fédérer un enthousiasme, un tissu de bénévoles impliqués et une qualité technique reconnue aux équipes entraînées. Après un an au contact des U15 DH élite, Alain Coïc a pris de l'épaisseur dans l'organigramme technique en étant nommé comme responsable de la pré-formation du club des U10 aux U15. Le sport a tojours fait partie de son quotidien.
" J'ai commencé le football à l'US Cleder, avec Jean-Michel Ily en premier éducateur. J'étais super fier. A Cleder, il était une idole pour tout le club. C'était un super joueur de football au milieu de terrain ou en attaque en DH. Quand mes parents sont revenus au Centre-Bretagne, je cumulais l'athlétisme (mon autre passsion, je cours encore une heure tous les jours le matin), et le football. Jean-Yves Berthevas, une figure des DC Carhaix, est venu me chercher à Maël Carhaix à 17 ans. J'ai joué jusqu'en DSR. J'étais trop timide et pas assez ambitieux pour jouer plus haut, à l'époque. J'ai passé très vite mes diplôme pour être éducateur, à 17 ans, le jeune animateur et à 24 ans, le brevet d'état. Je suis resté 14 ans conseiller technique d'animation dans les Côtes d'Armor au côté d'Alain Thibout, un grand monsieur qui m'a tout appris. Je porte encore les mêmes valeurs du respect et la rigueur. J'ai un gros côté perfectionniste que j'assume"
En 2010, Alain Coïc quitte la CDA des Côtes d'Armor en ayant l'impression d'avoir fait le tour. Il aspire à se lancer dans un tout autre défi avec la tenue d'un commerce mais le projet ne part pas. L'appel du football est plus fort avec la reprise en main des DC Carhaix en doublette avec Arnaud Collobert en 2012/2013. " Il faut être courageux pour entraîner en DSR, DSR, DRH. On est dans une ère du "moi, je" et du football consommation. On doit sans arrêt se justifier sur des choix auprès des joueursou des parents. Les éducateurs doivent être respectés. La confiance doit être totale entre les éducateurs et les parents. Il est en revanche hyper-important de faire des points réguliers et expliquer ses projets en début d'année"
Le foot à 11 se joue sur un terrain complet et non un demi-terrain
Le projet du QKFC l'a séduit par la qualité de la formation et la chance d'entraîner le gratin du football national en U15. " Etre coach en U15 élite est formidable. On ne peut qu'être enthousiaste de voir le meilleur du football national dans cette catégorie tous les samedis. Faire progresser les enfants sur la pré-formation en 10-15 ans. Nous voulons maintenir le niveau sur les U15, revoir la DH en U17 et en U19". Ce choix du haut-niveau implique nécessairement une distorsion à un moment avec ce football de masse. Les freins potentiels des terrains à Quimper sont patents mais Alain Coïc s'adapte à son environnement. " Il ne faut pas être en arrêt dans la contestation. Parfois, pour y arriver, il faut s'armer de patience. Nous devons être intransigeant sur nos demandes fondamentales, pour les jeunes, il s'agit à partir des U13 de s'entraîner sur un terrain complet. Nous avons parfois des créneaux, sur un demi-terrain pour 30 jeunes. Comment travailler le jeu long, les phases tactiques quand le samedi, nous jouons sur un terrain? C'est un contre-sens total. Le foot à 11 se joue sur un terrain complet et non un demi-terrain. On s'entraîne comme on joue! On ne peut être dans l'aléatoire et le bricolage"
Cette saison 2016/2017 est l'année 0 du projet du QKFC, une échéance sur cinq ans à horizon 2021. En mettant en avant ce travail de pré-formation indispensable pour étoffer en qualité le groupe senior, le QKFC a engagé quelqu'un dans les valeurs mentales sont importantes. " Si je peux leur enseigner de ne jamais rien lâcher dans la vie. Un joueur qui a du mental et une rigueur y arrivera toujours. Dans le footbal ou dans la vie. Si on ne sort pas de son confort, on ne progresse pas. Le terrain en herbe de Penvillers, il faut remettre de la magie dans l'imaginaire des nos jeunes. On démarre sur stabilisé, on arrive sur le terrain synthétique et on finit en match de gala sur l'herbe de Penvillers. Chaque catégorie doit se voir attribué un terrain. Saint-Renan, Lannion, Concarneau, Plouzané, Stade Briochain sont des références de qualité dans la formation des jeunes en Bretagne. Je prends souvent l'exemple du FC Lannion en référence. Ce club m'a toujours émerveillé par la force de ses éducateurs, et le travail réalisé. Educateurs, bénévoles sont investis d'une mission au service du club".
Là encore, les références sont extérieurs au tissu proprement qimpérois. Pour tirer vers le haut, le Quimper Kerfeunteun FC devra trouver sa propre recette en prenant des ingrédients qui ont fait le succès des autres clubs dans sa périphérie proche ou éloignée. Alain Coïc et Ronan Salaün, avec la dynamique et le soutien du bureau sont partis pour un travail à moyen et long terme pour redorer l'image écornée du football à Quimper.
Christophe Marchand
