Entre une équipe perdue sur le terrain, se cherchant finalement toute la saison sur leur relégation en D1 en 2023/2024 et une autre qui s'est trouvée et bien trouvée, moins de deux ans plus tard, Plonéour FC a remis l'église au centre du village. Reprenant le flambeau avec un bateau à la dérive, Hubert Briec, éducateur chez les jeunes au club, l'a fait changer de cap en lui apportant une vraie identité de jeu, une grosse discipline tactique et une envie de mouiller le maillot en toutes circonstances. Encore en expérimentation sur le match venu finalement trop tôt pour apercevoir ce virage à 180° face à Plescop au 4ème tour de la coupe de France, en 2024/2025 (0-5, R2), cette métamorphose s'est bien produite face à Plouhinec FC (2-1, 4ème tour), un an après. Cette équipe de Plonéour FC a les crocs, ça se voit et une nouvelle conduite directrice, qui est en fait vraiment son atout premier. Et un leader, Quentin Hascoet, qui n'est plus le même joueur, non plus qu'il y'a deux ou trois ans. A 29 ans, il dégage une telle confiance et assurance qu'il fait un effet boule de neige, autour de lui sur ses coéquipiers. Hubert Briec le reconnaît d'ailleurs. " Quand j'ai accepté le projet, c'est la première personne à qui je voulais parler. Il sortait comme sa génération de saisons galères. Il parlait même d'arrêter pour se tourner vers autre chose. Quand il m'a dit oui, ça a été le début de la construction. C'est une pièce maîtresse de notre équipe, notre capitaine sur le terrain".

Légende: Dernier phare de la Bigoudénie encore allumé, le Plonéour FC part en mission conquête en presqu'île, à Camaret, pour une qualification au 6ème tour de la coupe de France, terre promise attendue au bout de 90 minutes captivantes face au FC Pen Hir (R3).
En défense centrale, au côté aussi de purs Plonéouristes, comme le fidèle Tony Boennec, ou Yohan Saulnier, revenu au pays après sa tournée douarneniste et gabéricoise, Quentin Hascoet est de cette génération 1996/1997, qui n'a pas encore trouvé et donné son meilleur. Arrivant maintenant à maturité, Quentin Hascoet le conçoit, son bien-être sur le terrain est le reflet de sa vie personnelle. " Je me sens très bien dans ma vie et dans ma tête. J'apprécie d'autant mieux ce moment avec Plonéour FC que nous avons eu des années de galères avant. Ce club de Plonéour, il m'est très cher, c'est une famille depuis longtemps".
Au pied de son histoire, à 90 minutes de franchir un cap exceptionnel pour le club, ce dimanche, à Camaret, Plonéour FC rêve de faire le grand saut dans les 30 derniers clubs de Bretagne. Le tirage les a portés vers une terre de pirates, de conquête, à Camaret, en presqu'île, y affronter les flibustiers du FC Pen Hir (R3). Ce match inédit sera le match phare de ce 5ème tour dans le Sud-Finistère, la seule affiche qui garantit une présence d'un club sudiste sur le 6ème tour. Le moment sera historique pour l'heureux élu. Plonéour partira pour un quatrième exploit dans la compétition, après Clohars-Fouesnant, US Fouesnant et le Plouhinec FC.
" On y va avec la détermination de faire quelque chose de grand pour le club. On affronte une équipe assez similaire à la nôtre, à la progression redoutable, quatre montées en cinq ans pour l'équipe A. Pour notre part, avant notre retour en D1, on sortait de quatre années galères. Notre génération 1996/1997 ( Tony Boennec, Mathieu Le Roux, Nicolas Hascoet ( son frère aîné) a du potentiel mais il nous manquait quelque chose. C'est à dire? On stagnait, on n'arrivait pas à relever la tête quand les choses ne tournaient pas en notre sens, nous n'avions pas la détermination. Nous avons maintenant l'implication et la force de caractère qui nous a manqué dans un court passé. L'apport des jeunes aussi nous fait du bien, Nathan Le Drezen, Victor Jégou, Flo Caradec, Romain Déniel, Axel Le Cap... Hubert Briec? Son apport a été nécessaire, il nous met en conditionnement et veut sans cesse nous voir évoluer. On échange énormément ensemble, c'est un fédérateur, il nous apporte sa détermination, sa confiance et une motivation. C'est un gagneur".
Avec déjà sept points d'avance sur le compteur de l'an dernier, pataugeant au départ avec une défaite à Ploba B (1-0, relégué en fin de saison) ou un match nul poussif dans le derby face à Tréogat (1-1, équipe aussi relégué) et tirant aussi un nul contre Beuzec, Plonéour a pris les 9 points sur ses trois premiers matchs de son entrée en D1, poule E.
" On est une commune de 8.000 habitants. Notre ambition à tous les joueurs est de ramener le club en R3. Les infrastructures ont évolué positivement avec l'arrivée d'un terrain synthétique. A l'entraînement, notre mentalité a complètement changé, on sait pourquoi on s'entraîne, et on y va avec un objectif, tout faire pour se mettre dans les bonnes conditions pour le match. Sur notre dernier entraînement, les 20 joueurs qui peuvent potentiellement jouer en A sont tous là. On n'aborde pas ce 5ème tour en se disant qu'on y va pour être de la fête. Comme je l'avais ressenti face à Plescop, on y va pour gagner et passer un nouveau tour. Nous y allons pour faire bloc ensemble et avoir un esprit conquérant sur le terrain"
Agé de 20 ans, face au dernier tour face à l'US Concarneau, Quentin Hascoet, tout comme son frère Nicolas, était encore minot en 2015/2016. Neuf ans après, cette génération est aux portes de mettre le PFC à un inédit 6ème tour. Toute la Bigoudénie atteint un pareil achèvement, depuis les envolées de l'AS Plobannalec-Lesconil, dernier référent majeur du Pays Jaune et Rouge, dans cette coupe de France.
Et cette formation a vraiment quelque chose de la grande époque de Ploba. Quand elle marque, elle tient. Il y'a cette grinta inégalée des Lucas (X2), Guéguen, Scoarnec, Raphalen, Le Bec, Caoudal, Maltret, Allain, Daniel... dans ces Hascoet, Daniel, Caradec, Boennec, Henaff, Canevet (X2), Le Cap, Déniel, Le Brun. Des Bigoudens de caractère et déterminés. Cette compétition reconnaît ses vertus et les a toujours encouragés.
" Dans l'investissement personnel et collectif, on est dans le vrai. Ce dimanche, on va profiter de ce moment. On aura beaucoup de supporters qui vont faire 1h20 de voiture pour nous voir jouer, on veut les rendre fiers au coup de sifflet final, tout en gardant la tête froide sur le terrain. On va essayer de rêver encore un peu", conclut le capitaine, Quentin Hascoet.