Comment retrouver une vie normale quand on est monté si haut en appesanteur? C'est l'interrogation attenante pour les joueurs camarétois après ce match Pen Hir (R3) - Sables d'Olonne (N3). Touchant presque pas terre, sur l'inspiration géniale d'Antoine Ruis, qui a osé la louche dans la surface de réparation face au portier des Sables d'Olonne, Raphaël Adiceam, le FC Pen Hir virait devant 1-0 à la 92ème minute, avant que trois minutes, les Sables d'Olonne ne revienne de nul part par son défenseur central, Omar Baldé. La séance de tirs au but a été interminable, pire qu'une défunte prolongation, 20 minutes de palpitant avec quatre balles de match pour les Camarétois, et autant pour les Sables d'Olonne. Un scénario complètement "maboule", comme seul le football peut l'offrir, et il est encore plus beau ce sport, côté émotion, quand il est joué à niveau amateur. Le FC Pen Hir (R3) n'est pas passé, ça aurait été tellement sympa un Pen Hir (R3) - AG Plouvorn (R1) pour le 8ème tour, mais l'image donnée par les Camarétois valait vraiment une victoire. Ca a été du football total de la part du FC Pen Hir, du dépassement de soi, de la générosité, de la solidarité, du sacrifice à l'état pur quand le copain était battu, un autre venait de suite le secourir. Du football comme ça, on en redemande tous les jours. Les 1.400 spectateurs ont vécu un grand moment, au stade René Heise, pas loin de finir en apothéose (1-1, 7-8 TAB).
Régis Corre ( coach du FC Pen Hir, R3): " Le plus frustrant dans ce match, c'est qu'on a eu l'opportunité de le gagner 4 ou 5 fois. Notre adversaire aussi peut-être mais ça, c'était plus normal vu l'écart entre les deux équipes. Est-ce que j'ai été surpris par ma propre équipe ? Non, je ne peux pas dire ça. Mais je ne pensais pas que mes joueurs soutiendraient la comparaison sur la durée. A la mi-temps, beaucoup de mes joueurs étaient cramés. La deuxième période a été plus dure.
Ce soir, j'ai les boules évidemment, les boules pour mes joueurs surtout qui se sont tellement dépensés. Oui, on a les boules mais on a le droit d'avoir les boules ! En même temps, si ce matin, on m'avait dit qu'on ferait ce match, j'aurais signé tout de suite. C'est une grande fierté. Et avec tout ça, je ne sais même pas si je suis grand-père. Quelqu'un est-il au courant ? Ah ! On me dit que non."
Propos recueillis par Marc Férec