Le dimanche 18 octobre, à l’issue de la qualification historique de l’Amicale Laïque de Coataudon, nous avions titré, à la une de newsouest.fr par « Le foot c’est la fête, et la fête c’était à Coat cette après-midi! » En effet, tout avait été réuni, en ce dimanche d’automne ensoleillé pour que la fête soit belle du côté de Coataudon où l’amicale laïque recevait l’US Cléder pour une première historique. Poussés à l’époque par ses nombreux supporters et son kop digne des plus grands clubs, les hommes de Christian Wanda (R3) n’avaient,certes pas produit un grand match, mais ils tenaient alors un exploit inédit pour leur club. Nous n’avons pas pour habitude de faire pleurer dans les chaumières ou plus tôt dans les vestiaires de football, mais il est certain que le match qui opposera… l'AL Coataudon (R3) à l'US Liffré (R1) aura une coloration tellement différente que ce 18 octobre contre Cléder.

Légende: Alors que ça devait être une joie immense dans un contexte de vie normale, la tournure particulière de ce match prend plus une source de stress que de réel plaisir pour les dirigeants guipavasiens. Crédit photo: Pierre-Yves Guéguen
Pour le président de l'AL Coataudon Guipavas, Loic Le Quentrec, l’organisation de cette rencontre est davantage source de stress que de plaisir. « Nous avons appris dans un délai très très court que le sixième tour aurait lieu le 31 janvier. Nos joueurs n’ont pas pu reprendre l’entraînement dans des conditions optimums compte tenu du couvre-feu et des conditions sanitaires. Le protocole à mettre en place est digne de celui imposé aux clubs professionnels bien que ne nous ne soyons qu’un petit club amateur, c’est une aberration et un mépris complet de la part de nos instances ».
Effectivement, il est difficile voire impossible d’être dithyrambique avec les dirigeants de la fédération française de football, voire de la ligue de Bretagne de football, tant cette décision va à l’encontre des valeurs du sport amateur. Ne pas être solidaire et ne pas partager cet avis serait même de l’ordre de la faute professionnelle, car la coupe de France a toujours eu une saveur particulière pour le football amateur, permettant des exploits parfois totalement inédit, à l’image de l’épopée Calaisienne en l’an 2000.
Pour Christian Wanda l’entraîneur, l'heure n’est pas non plus à la fête. « Je suis très mitigé, car notre préparation se trouve complètement tronquée. Nous n’avons pas pu réellement nous préparer et malgré la volonté des garçons de bien figurer, j’ai des doutes sur l’intérêt d’avoir organisé à cette date ce sixième tour. Maintenant je suis un compétiteur, et nous jouerons ce match pour essayer d’en sortir grandi. L’essentiel pour moi sera que les garçons prennent du plaisir et surtout qu’ils ne sortent ni blessés physiquement ni meurtri mentalement de ce match ».
Nul doute que les Tangos joueront ce match avec détermination et auront à cœur de mettre en avant les valeurs d’abnégation et de solidarité qui font la force de Coataudon. Quel que soit le résultat, tout le monde sortira soulagé (a défaut d’en sortir grandi !) de ce sixième tour totalement fantaisiste, dictée d'en haut par la haute technocratie des instances du football hexagonal, et à appliquer en bas, dans l'urgence, par les clubs amateurs de sa base, qualifiés pour ce 6ème tour de la coupe de France.
Pierre-Yves Guéguen.