Le 25/11/2020

Rugby : Jean Pascal casse la bar(r)aque

Il y a huit ans, Jean-Pascal Barraque était titulaire en Top 14, à l'ouverture du Biarritz Olympique, face à l'AS Montferrand (19-12). A 21 ans, il arrivait au sommet de son sport. A cette époque, il avait accordé quelques instants à Newsouest. Mais quel lien avec le Sud-Finistère? Simple, son aventure avec l'ovalie a commencé à l'âge de 6 ans, sur le terrain légendaire de Kersaux, près du Cabellou, à Concarneau. Portrait d'un des plus grands espoirs du rugby tricolore. La Bretagne, ça vous gagne! Né en région parisienne, au Chesnay, Jean-Pascal Barraque a déménagé, en 1998, avec ses parents dans un premier temps sur Bannalec, suite à une mutation professionnelle de son père, au salaison Tallec. " Son père était commercial à Tallec. Il ne se plaisait pas trop du côté de Bannalec et il a trouvé un autre emploi sur Concarneau. Nous avons lié une grande amitié de suite. Jean-Marc, son père, c'est un grand monsieur du rugby. Le meilleur éducateur que le club ait connu avec les jeunes. Jean-Pascal a eu la chance d'être entraîné par son père jusqu'à ses 15 ans. Il a été arbitre de haut niveau en fédéral 1 ou 2. Le grand-père de Jean-Pascal était le président du club de Tarbes et dans le comité directeur de la fédération française de rugby", précise le président du RC Concarneau, Loïc Tanneau.

Avec un tel pedigree familial, Jean-Pascal Barraque avait sa voie tracée d'avance. Et celle-ci se révélera d'or, tant son talent a vite éclaté au grand jour, sur le petit terrain de Kersaux. " Le gosse était fait pour le rugby. Il a commencé chez nous à 5 ans. Il était déjà hors norme. Quand il avait 7 ans, il était déjà surclassé de catégorie et jouait avec les 9-10 ans. Il fait partie d'une de nos meilleures générations à Concarneau avec Victor Bonneau, Matthieu Collet ou Hugo Le Tennier. Si nous avions gardé tous ces jeunes, nous serions sûrement en niveau fédéral (rires). C'était un groupe d'enfants superbes! Toujours motivés pour jouer, j'en ai rarement vu d'aussi mordus à ce jeu", relance Loïc Tanneau.

Concilier études et sport de haut niveau : Bien qu'aujourd'hui, dans le monde professionnel et aux portes de l'équipe de France, Jean-Pascal Barraque n'en oublie pas moins ses racines Concarnoises. " le RC Concarneau, c'est comme une famille. J'y suis retourné en juin dernier. Je me rappelle parfaitement du terrain, à côté du Cabellou. J'étais entraîné par mon père, Jean-Marc et je jouais avec mon frère, Jean-Nicolas. Je suis toujours en relation avec Matthieu Collet et Victor Bonneau. Je me souviens d'une soirée festive pour les 18 ans de Matthieu sur Concarneau. Nous avons commencé le rugby ensemble. Concarneau est un club où on se sent bien de suite. Le cadre de vie est superbe avec un esprit famille qui fait que tout le monde se connait et s'apprécie. J'y retourne toujours avec plaisir".

Passé professionnel cette année, Jean-Pascal mène de front études et sport de très haut niveau. Un paradoxe supplémentaire dans la vie d'un athlète de haut niveau. " Même si je vis du rugby aujourd'hui, je tiens par dessus tout à finir mes études en BTS Management Unité Commerciale, cette année. Je suis sur les derniers matchs titulaire au poste d'ouvreur au Biarritz Olympique. J'ai bénéficié de la blessure de Dimitri Yachvili, et de l'absence de Julien Peyrelongue et de Matt Berquist, touché aux adducteurs. Après Concarneau, mes parents sont partis sur Tarbes. J'ai joué deux ans à Saint-Lys car le Stade Toulousain n'avait pas voulu me prendre à 12-13 ans. J'ai fait mes deux années minimes à Tarbes, puis j'ai rejoint le Stade Toulousain en cadet mais la seconde année, j'étais surclassé au club de Tarbes pour jouer avec les Crabosse (19-20 ans). J'effectue ma quatrième année au Biarritz Olympique. Je suis très bien dans ce club".

Etre un jour appelé en équipe de France : Ayant gravi toutes les marches du rugby, il ne reste plus que l'ultime à Jean-Pascal Barraque: être un jour sélectionné en équipe de France au poste d'ouvreur. Régulièrement pris dans la sélection U19 ainsi qu'en international à 7, Jipé, son surnom au BO, commence à peine sa carrière professionnelle, avec des rêves plein la tête. " C'est impressionnant quand on rentre dans un stade du Top 14. En même temps, il faut parvenir à se détacher de cette ambiance pour être pleinement concentré sur son poste spécifique. Mais c'est clair que ça rajoute une motivation supplémentaire quand vous entrez dans un stade plein".

Fabien Galthié, sélectionneur de l'équipe de France, a communiqué la liste des joueurs sélectionnés pour le match face à l’Italie le 28 novembre en Coupe d’automne des nations. Parmi jes nouveaux appelés dans le groupe tricolore figure Jean-Pascal Barraque, capitaine de France 7 (127 matchs) qui porte actuellement les couleurs de Clermont. Cette première sélection aujourd'hui est une juste récompense. De Concarneau à Clermont Ferrand, en passant par Biarritz, le Stade Toulousain, le Stade Rochelais et Bègles, tel est le destin de cet ouvreur au grand talent. La coquille de l'oeuf a connu ses premiers craquelures à Kersaux pour ses premiers pas dans le XV de France. Abdelkader Zaaf, un coureur cycliste Algérien des années 50, était affectueusement surnommé le casseur de baraque. Jean Pascal casse naturellement la baraque depuis ses premiers pas.

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