A Pascaline ma photographe d'un jour et à moi-même, elle nous avait tapés dans l'oeil, Marie, du temps de la N2, par une belle soirée printanière où le Roz Hand' Du s'était joué de l'adversité. Marie, c'est Marie Favennec, l'athlétique arrière des Rose et Noir de 23 ans. Une sacrée joueuse, une sacrée guerrière ! "Marie, c'est pas de la gnognote", m'avait glissé admirative, Pascaline qui déteste les chichis et sait de quoi elle parle puisqu'elle a joué en Minime sous les couleurs du Lycée Jean-Marie Le Bris de Douarnenez! Marie Favennec, voilà maintenant 9 ans qu'elle évolue sous les couleurs de son club de coeur. Elle y a gravi à peu près tous les échelons qui ont conduit le Roz Hand' Du en N1. Et samedi soir encore, au cours d' un match plus compliqué qu'il n'y paraît face à Colombelles (25-18), elle s'est montrée précieuse. Déterminante. Direct(e) et sans détour, comme son tir : c'est comme ça que j'imaginais notre échange. Et la conversation a bien pris ce tour. Ce qui ne veut pas dire que Marie va forcément là où on l'attend.
Légende: Marie Favennec, en équipe première depuis ses 16 ans, une joueuse à l'état d'esprit irréprochable aux Roz Hand'Du 29. Crédit photos: Alain Vermeulen
Retour dans le passé du côté des années 2010 : Imaginez un instant la petite Marie chaussant minutieusement ses crampons et enfilant son maillot couleur or... Parce que le destin de Marie Favennec aurait bien pu s'écrire en jaune et noir, les couleurs des Paotred, le club de foot d'Ergué-Gabéric. Un papa footeux (aujourd'hui reconverti co-président du... Roz Hand' Du), deux grands frères footeux... Comment Marie, la petite dernière, est-elle tombée dans la marmite handballistique ? Grâce à la maman évidemment. "Oui, ma mère a joué jusqu'en N1. Oh ! Ca remonte à une certaine époque.
A Landi Lampaul. Quand ? Je ne sais plus exactement. Je l'ai toujours suivie et je n'ai jamais joué qu'au hand." A Ergué-Gabéric d'abord donc et puis très vite, depuis ses 14 ans, au Roz Hand Du. "C'est Mathieu (Bourbigot) qui est venu me chercher. Et depuis ma vie tourne autour du hand." Mathieu Bourbigot justement, pas le plus mal placé pour juger de l'évolution de la jeune femme. "Marie, elle doit jouer en équipe première en N3 depuis ses 16 ans. C'est une joueuse solide défensivement qui a de grosses qualités de shoot. Son petit point faible, c'était le duel mais elle a beaucoup travaillé dans ce secteur de jeu. Elle n'a que 23 ans. Sa marge de progression est donc encore importante. Par ailleurs, c'est une bosseuse et une joueuse très agréable à entraîner."
L'une des forces de Marie, c'est donc le tir ou le shoot (je crois que Marie m'a parlé de son shoot. C'est pas footballistique, ça ?) Le tir de Marie, c'est comme dirait ma petite nièce, l'effet waouh. Aussitôt déclenché aussitôt validé ! Un tel bras, ça doit se travailler des heures et des heures non ? Marie, dis-moi tout ! Mais Marie a la moue dubitative. "Je ne sais pas. Je ne travaille pas spécialement le geste. C'est assez naturel. Peut-être parce que je suis assez grande (1,76 m)". Alors que je prône l'attaque à tout va, Marie me renvoie dans les cordes. "Bien défendre, aider la gardienne, c'est tout aussi valorisant. Gagner des duels aussi : là dessus j'ai beaucoup progressé grâce à Mathieu."
On rebondit de nouveau sur la marge de progression de la jeune arrière du Roz Hand Du. L'apport des filles de la trempe d'Amandine Tissier ou Thuriane Le Guen que côtoie Marie, comment le mesure-t-elle ? La réponse fuse. "Oui, évidemment qu'on apprend à leurs côtés mais dans le collectif, chacune des filles de l'équipe a quelque chose à apporter et à recevoir."
Elle rêve de quoi, Marie, derrière ses yeux rieurs ? Dans ses rêves les plus fous, la jeune femme envisage-t-elle de faire du hand son métier maintenant que le club est aux portes du professionnalisme ? Marie coupe court. "Mon rêve le plus fou, c'est de devenir professeur d'EPS. Je prépare actuellement le concours. Très sélectif. J'ai l'esprit de compétition et je me dis que la D2 pourquoi pas mais le hand, ça reste avant tout pour moi un loisir."
Mais on doit bien rêver hand non, quand on s'entraîne jusqu'à 4 fois par semaine ? Jamais de lassitude ? "Parfois, en hiver, je resterais bien sous la couette mais comme le groupe vit bien et qu'on est toujours contentes de se retrouver..." On continue de bavarder mais nous voilà interrompus par un bénévole qui signifie aux enfants dont les cris résonnent dans la salle flambant neuve que c'est bientôt l'extinction des feux. La nouvelle salle... un bel écrin, non ? "Oui mais j'aimais bien l'ancienne et sa caisse de résonnance avec tous les supporters groupés sur un seul côté, son vieux parquet..." Décidément Marie ne va jamais où on l'attend. Et c'est beaucoup mieux comme ça !
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec