Le 18/05/2019

L'US Concarneau , une saison tout en contraste

Cette troisième saison en National de l'US Concarneau ne laissera pas un souvenir impérissable, en terme d'émotion. Le maintien accroché à l'ultime journée a été la récompense de l'ensemble d'un club, qui a fait corps dans la difficulté. Le dernier match ou plutôt non-match face à Bourg en Bresse (0-0) stabilise l'US Concarneau, au troisième niveau français. Encore atypique et attachant dans sa manière de fonctionnement, avec un système double de joueurs sous contrat fédéraux et d'autres au statut amateur, travaillant à l'extérieur, l'US Concarneau a bataillé jusqu'au bout comme la saison passée pour obtenir la reconduction de son bail en National. 17ème et avant-dernière défense avec 43 buts encaissés et 15ème attaque avec 30 buts, Concarneau, sur ses deux statistiques majeures, se classe dans les relégables de ce championnat. Dans un championnat au même contrainte que la ligue 2 sans les avantages financiers, Concarneau choisira certainement à l'intersaison de casser son modèle de base en structurant principalement sur des contrats fédéraux.

Valentin Lavigne n'a pas connu la réussite malgré une large débauche d'énergie.

La première saison de l'US Concarneau en 2016/2017, avec la fin de l'aventure du socle, Koré, Gourmelon, Ilien, Sinquin, Gégousse, Jannez, Toupin, Seznec, Benamara, Richetin, avait marqué une fraîcheur et un enthousiasme sur ce championnat National. A la première place sur 12 journées, champion d'Automne face à Avranches, fin décembre, Concarneau avait touché à ses limites en explorant ce milieu inconnu et instable. La deuxième saison, marqué par un maintien à l'ultime journée, avait néanmoins été le témoin de la révélation de Saïd Idazza, meilleur joueur de l'effectif thonier, et vice-meilleur buteur avec 14 buts. Son association avec Julio Donisa avait séduit, tout comme un excellent Kelly Irep, sur le flanc gauche et un rassurant Théo Guivarch dans les buts.

Et cette trosième saison, que retiendra-on? Une faiblesse offensive criante qui faisait peser sur les joueurs défensifs, une pression accrue, Andrew Jung, meilleur buteur avec 7 buts (un but tous les 4 matchs), accompagné par Kalen Damessi et Youssef Ben Ali avec 3 buts (un but tous les 10 matchs), trop peu pour tenir un rang de premier plan en championnat. La déception de Valentin Lavigne, arrivé avec un passé Ligue 1/Ligue 2 avec le FC Lorient, qui n'a pas réussi à trouver les filets dans la saison, malgré une énergie sur le front de l'attaque. Non, les meilleurs joueurs de cette saison se sont trouvés défensivement. Heureusement que Concarneau a eu le nez creux au poste de gardien en recrutant Enzo Basilio, le meilleur joueur de la saison de l'USC. Egalement, juste à ses côtés, Thibault Sinquin, qui a littéralement éclaté et est devenu une référence de ce National. Sans doute le troisième meilleur joueur se trouve sur le flanc gauche, avec le très fiable, Nicolas Senzemba.

A deux vitesses, avec le changement d'entraîneur en décembre, de Nicolas Cloarec à Benoît Cauet, il aura sans doute manqué à cette équipe concarnoise, une capacité à créer le danger et une accélération dans les trente derniers mètres. Kévin et Benoît Cauet ont hérité d'un groupe qu'il n'avait pas choisi, au départ. L'intersaison devrait amener des changements de fonctionnement, un préparateur physique et un soin à la réathlétisation des joueurs blessés.

Dans ce dernier domaine, l'US Concarneau a payé un lourd tribut en n'alignant quasiment jamais la même équipe sur la poule retour. Peut-être que le plus nécessaire pour l'US Concarneau sera de retrouver un élan, avec une affluence qui a peu souvent dépassé les 2.000 spectateurs, à Guy-Piriou. A son arrivée, le championnat National était vu comme un piège, considéré comme une absence de perspectives à moyen et long terme. En prolongeant pour une quatrième saison, Concarneau doit offrir un plus à leur public en terme de risque et de jeu. Dans un championnat à quatre descentes, qui fait passer une grande majorité des équipes, pour être pragmatique à défaut d'être spectaculaire, le principal défi est de rester concentrer sur une progression du contenu, et ne pas être aveuglé par ce "diktat" du résultat instantané.

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