Le Breton est réputé pour être un grand voyageur mais il est également très attaché à ses racines qui l'ont vu naître et grandir. Amarré à son ancre, il revient généralement à la source pour mieux s'épanouir dans la vie. Parmi les seize joueurs alignés par Nicolas Cloarec, pour le match de Croix, Maxime Toupin, latéral droit, représente tout l'esprit du club et de la ville. Natif de Concarneau, neuf ans à l'Hermine, le club du Moros de ses 5 à 14 ans, et six années à l'US Concarneau de ses 21 ans à aujourd'hui, il est né dans une famille de football, avec un père, Christian, un oncle, et un frère, Clément, qui ont tous portés le maillot des deux clubs de la ville. Souvenirs de famille.
Clément, Christian, Maxime, tous unis derrière une même passion du football
Crédit photo: Sébastien Bagot
Crédit photo: Sébastien Bagot
Au passage de Lanriec, le jardin famillial a connu les premières parties de football acharnés et endiablés entre Maxime, l'aîné et Clément, le benjamin, joueur à l'US Trégunc (DSE). A bonne école avec leur père, Christian, qui a fait du football sa passion, de ses 9 ans à 20 ans sous le maillot de l'US Concarneau avec des apparitions en DRH avec la réserve, jusqu'au franchissement du pont pour rejoindre l'Hermine Concarneau, de ses 20 ans à 30 ans. " A travers mes fils, je vis le football intensément. Je pense avoir été beaucoup plus passionné et investi quand ils étaient petits quand je les encadrais à l'Hermine Concarneau. C'est une fierté aujourd'hui de les voir évoluer à un tel niveau même si il y'a plus de recul. Ils vivent une aventure extraordinaire entre copains", souligne Christian Toupin.
En pleine lumière, Maxime Toupin, 27 ans, Concarnois pur souche, un des seuls dans l'effectif avec Sébastien Clément et Nicolas Cloarec, ressent ce bonheur immense de faire plaisir aux gens de sa ville. " J'ai grandi à Concarneau. On représente notre ville quand nous enfilons le maillot. Tout le monde se connaît. Nous sommes aussi très contents quand nous recevons des témoignages de sympathie sur notre aventure avec des joueurs de l'Hermine, de Fouesnant, de Melgven, de Trégunc. Il y'a forcément beaucoup d'émotion. On se sent fier d'être Concarnois". Le football professionnel, il l'a frôlé! Au centre de formation du FC Lorient, de ses 14 à 21 ans, il y a crû jusqu'au verdict final de Hervé Guéguen. " Ce n'était pas évident de quitter le cocon famillial à l'adolescence. Se retrouver seul à l'internat au FC Lorient. Mes parents n'ont pas voulu que je parte sur Ploufragan, dès mes 12 ans pour cette raison-là. Hervé Guéguen a été clair en me tenant un discours sincère et franc. J'aurais pu continuer en tournant de club en club sur un niveau national/CFA/CFA 2 mais j'ai préféré privilégier mes études et revenir sur Concarneau. Je ne regrette rien aujourd'hui".
Au travail, à 7h30, le jour du match de Niort et Dijon
A ses côtés, son frère, Clément, 24 ans, joueur à l'US Trégunc, capitaine l'an passé en DSE, est aussi fier de la réussite et du parcours de Maxime. Réuni le temps d'une mi-temps avec son frère, sous le maillot de l'US Concarneau, en réserve, pour une victoire au FC Quimperlé (1-2), il n'est pas passé par un centre de formation mais il perpétue la tradition familliale de jouer en défense. " Nous avons la même passion pour le football. Tout petit, nous suivions notre soeur, Amélie, sur les compétitions de gymnastique. On emmenait toujours dans le coffre de la voiture le ballon de football pour jouer. Nous ne sommes pas des méchants sur le terrain. A nous trois, mon père, Maxime et moi, nous n'avons récolté que quelques cartons. Je suis le seul à avoir été expulsé sur une glissade malencontreuse". Odile, la mère de Maxime et Marie, sa copine suivent également de près cette aventure extraordinaire et unique de l'US Concarneau en coupe de France. Travaillant dans un bar du centre-ville, Marie parle d'un vrai et pur bonheur qui enivre la ville les soirs de victoire. " C'est magnifique de voir toute une ville heureuse. Nous le ressentons forcément les soirs de victoire. C'est à coup-sûr les plus belles soirées! Le bar est noyé de monde. Toute la ville est soudée. C'est le moment où on devine les gens le plus heureux. Il n'y a plus de conflit, plus du souci du quotiden. Les gens sont heureux de vivre et fiers d'être Concarnois. Il y'a des grands moments de solidarité et scène de joie incroyable! Les joueurs sont accueillis comme des héros. Certains sont même portés en triomphe jusqu'au comptoir!"
Le coupe de France est magnifique car chaque année, elle met en avant des profils de joueurs amateurs, portés par leur amour du football. Ils réalisent des sacrifices pour vivre à fond une aventure et doivent constamment s'adapter à des contraintes différentes de joueurs professionnels, concentrés uniquement sur les 90 minutes de jeu. " C'est une vie complètement différente. Au matin du match contre Niort ou Dijon, j'étais au travail à 7h30 pour finir à 13h30. Six heures après ma journée de travail, je jouais devant 5.000 spectateurs. Il n'y a pas la place pour une sieste ou la récupération. On enchaîne en espérant faire partager à toute une ville et région, notre aventure et simplicité", précise Maxime Toupin.
Ce mardi soir, l'US Concarneau jette l'ancre à Croix avec un équipage nommé objectif Quart. Toute une ville sera à l'écoute des moindres signaux positifs entre 19h30 et 22h, à commencer par toute la famille de Maxime, qui restera sur Concarneau. 150 Thoniers feront le déplacement dans le Nord de la France pour vivre ce moment historique. Les joueurs donneront tout, Maxime Toupin, en tête, pour réprésenter encore du mieux possible leur couleur et leur ville.
Christophe Marchand